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mercredi 10 juin 2015

La plage naturiste (1)

Nous avons dû reprendre la voiture pour nous rendre jusqu'à la plage. Bien que la saison n'ait pas encore réellement démarré, le soleil était déjà chaud, et il nous a été difficile de trouver une place sur l'avenue qui conduisait au sable fin.


Nous avons rassemblé nos affaires, pris un cabas pour transporter nos quelques bricoles, et sommes partis. J'étais vêtu seulement d'un t-shirt, et ma jolie compagne du paréo transparent aux couleurs chatoyantes acheté quelques minutes plus tôt. C'est très surprenant cette sensation de nudité en pleine rue. Mélange de transgression et de naturel. Très difficile à décrire au fond, je crois que cela fait partie des expériences qu'il faut vivre, tout simplement.
Nous avons croisé plusieurs personnes en chemin. Mais contrairement au centre ville où la fréquentation était très orientée troisième âge, ici la moyenne était bien plus proche de la nôtre. Je confesse volontiers que pour l’œil c'était nettement plus agréable ici...

Arrivés en vue de la mer, nous avons eu une mauvaise surprise : des tractopelles travaillaient dans un vacarme assourdissant à préparer les lieux pour la saison. Nous avons donc tout de suite décidé de nous diriger vers l'est, en empruntant un petit chemin bordant un camping, derrière les dunes. Dans cette direction se trouvait en effet la curiosité pour laquelle j'avais, pour ma part, fait le déplacement : je voulais voir de mes yeux cette fameuse « baie des cochons », objet de tant de fantasmes et / ou de rumeurs. Je vous avoue que je ne croyais pas le tiers de ce que j'avais entendu à ce sujet. Et pourtant...

Il ne nous fallut que quelques minutes pour nous éloigner assez du bruit des engins, et nous avons vite posé nos affaires. Il y avait déjà du monde, mais on était bien loin de la « crise du logement » de la pleine saison : nos premiers voisins devaient se trouver à dix ou douze mètres. Mais quinze minutes plus tard cela avait changé : de jeunes hommes seuls (une demi-douzaine, dans la trentaine) s'étaient installés pas très loin de nous. J'ignore encore aujourd'hui si ma moitié s'en était aperçu et avait fait semblant de rien ou non. Mais le manège ne m'avait pas échappé, à moi. Allongée sur le ventre, elle était l'objet de toutes les attentions pendant que je l'oignais d'huile protectrice. J'avoue que je me suis un peu laissé aller à profiter de la situation. Puis nous nous sommes replongé dans nos lectures, et peu à peu les autres sont repartis. Mais leur attitude m'avait interrogé, et je m'éloignai quelques instants pour partir en reconnaissance. J'ai bien vite compris : à deux cent mètres près, nous étions sur la fameuse plage...

L'endroit était facilement reconnaissable : c'était bondé, en comparaison avec le reste du littoral. Et surtout, pas mal d'hommes seuls y convergeaient, puis faisaient halte, debout sous le soleil de plomb, observant la foule des libertins alanguis au soleil. Je ne me suis pas vraiment approché, car nous avions prévu de nous y rendre ensemble. Je suis sagement revenu auprès de ma moitié, lui rendre compte de ma découverte. Elle me sourit d'un air condescendant : « tu n'avais pas remarqué en arrivant ? ». Je me suis trouvé bien bête...

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