En réponse au fantasme du soir de Clarissa Rivière, je ressors, à peine corrigé, une ébauche de texte rédigé voilà déjà bien longtemps... C'est une bonne occasion je crois.
Discrètement, je jette un œil au réveil posé sur la cheminée qui crépite derrière elle. Déjà dix minutes. Dix minutes que je suis à ses pieds, que je les masse, que je les baise du bout des lèvres. Je n'ose aller plus loin. Pourtant le désir de sentir sa peau douce contre mes papilles est presque irrépressible. Je résiste, car je sais que tôt ou tard elle va me le demander. La patience ajoute au plaisir de l'explosion finale.
Mal installée, elle a décroisé puis recroisé ses jambes. Son autre pied me fait désormais face. Elle n’a pas besoin de préciser les choses, l'ordre est implicite. Je la déchausse, lentement, précautionneusement. Au-dessus de moi, le cliquetis de son clavier a repris. Elle mitraille, livrant bataille contre le temps, je le sais. L’inspiration est si fragile, il ne faut pas perdre une seconde, ne laisser s’échapper aucune ambiance, aucune couleur de la scène qu’elle a dans la tête. Tout doit entrer dans l’ordinateur, tant qu’il est encore temps.
Mais moi je n’en peux plus. A quelques centimètres de mon visage disparaissent ses cuisses dans la pénombre de sa jupe. Je n’arrive plus à en détacher les yeux, et je sais que la qualité de mes caresses sur ses pieds s’en ressent. Je suis conscient de prendre le risque de la mécontenter. Je sais que je risque d’être renvoyé, sans autre forme de procès. Mais toute volonté me quitte, et je sens monter le désir, irrépressible. La ligne de ses jambes jointes me montre clairement le chemin, et sur ma langue apparaît, fugace, le souvenir du goût de ses lèvres.
Soudain je prends conscience que le cliquetis a cessé. Est-ce la fin de ce moment ? Le doute m’envahit, et l’espace d’un instant je panique presque, craignant l’abandon. Mais non, ses cuisses s’ouvrent, et m’invitent à poursuivre mes caresses. Je ferme les yeux et plonge en elle.
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