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dimanche 24 mai 2015

Erotisme et romantisme

Fait inhabituel mais ô combien agréable, j'ai reçu il y a quelques jours un message d'une lectrice, qui m'interrogeait sur un de mes tous premiers textes, intitulé « retour de flamme, 10 ans après ». Elle s'étonnait de la différence de teneur entre cette nouvelle, plutôt romantique, et mon registre habituel plutôt érotique.


L'explication est toute simple... Certaines histoires ne sont que cela : des histoires. D'autres recèlent une grande part de vécu. C'est le cas de ce récit.

Alors effectivement, les styles sont très différents. Julie Derussy évoquait dans un billet récent une des problématiques de l'auteur érotique : "Comment ne pas dire cul". Sa réflexion sur le sujet est intéressante. Je souhaite la prolonger.

Évoquer le désir et décrire le désir, pour moi ce sont deux choses différentes. Avant tout, je dois me confesser, je ne suis pas adepte d'ellipses. Ni de près  ni de loin. Je n'arrive tout simplement pas à apprécier mes productions si j'essaie de les rendre "soft". Je suis pourtant capable, je crois, de susciter l'émotion chez le lecteur. Quelques-unes de mes nouvelles sont de celles-là. Mais alors le sexe n'y sera que suggéré, à peine évoqué, en aucun cas raconté.

C'est le cas ici. Le souvenir de ces instants reste particulièrement puissant, même des années après. Ces moments furent avant tout teintés de sensualité, les sentiments étroitement mêlés aux sensations.

Pour moi ces moments recelaient une part d'érotisme. Peut-être même dans ce que ce mot peut recouvrir de plus « noble »...


Un extrait pour illustrer mon propos :

« Dommage que la nuit tombe déjà, car l'endroit est vraiment magnifique ; il respire la paix et la sérénité. Nous faisons quelques pas en discutant de tout et de rien, de cœur principalement. J'ai abandonné toute retenue, j'ai envie de tout savoir. Et je découvre alors ce que je redoutais et combien elle a souffert ces dernières années. Pendant quelques longues minutes, elle m'explique son cheminement, et je regrette presque de lui avoir posé ces questions. Je crains de réveiller en elle des souffrances enfouies. Nous nous arrêtons de marcher et elle s'installe sur le petit muret, dos à l'eau, en terminant son histoire. C'est étrange, mais qu'elle se livre ainsi a fait naître en moi un intense sentiment de proximité à son égard. Elle m'attire plus que jamais. Je sais que je ne devrais pas, mais je m'approche d'elle, et très lentement je me place entre ses genoux. Elle s'est tue, et je serais bien incapable, dans la pénombre, de déchiffrer la signification de son regard. L'instant est électrique, et je ne peux plus me raisonner désormais. Je n'ai plus qu'une envie : l'enlacer. Avec douceur, mes mains passent autour de sa taille, au creux de ses reins. Je la sens frémir à ce contact. Quelques centimètres seulement nous séparent désormais, pourtant la distance de son corps m'est difficilement supportable. J'ai besoin de la sentir contre moi. Et c'est d'un geste naturel et pourtant si ancien que je presse ma main contre son dos. Elle se penche, et je me hisse vers son épaule. Avec douceur je dépose un baiser dans son cou puis je l'enlace. Enfin elle s'anime également, et répond à mon étreinte. Cet instant ne dure que quelques secondes avant que l'un et l'autre ne reprenions nos esprits. Un peu gêné de m'être laissé aller ainsi, je la libère à regrets. La pénombre aidant, elle ne voit sans doute pas ma mine déconfite. »

L'histoire complète est disponible dans le tome 3 de mes histoires érotiques, ou dans la première intégrale (voir la page "Mes livres" ci-contre).

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